Séances à Paris et au Vésinet

Je marche !

Je marche!
Je remercie le ciel qui réduit peu à peu en poussière ce que je crois être. 
Je marche libre tant le monde si bien tendre que cruel,
Reflet grandiose de Sa propre beauté,
Creuse inlassablement
Le sillon de l’amour.

J’étais agité, sans force,
J’ai perdu connaissance.
Je suis arrivé dans le lieu du désert où ma joie fût qu’il n’y eût plus trace d’oasis.

Un homme apparût. Le soleil illuminait son collier de diamants et je ne pouvais voir son visage. Il m’a tendu une gourde. Je l’ai rejetée.

Pauvre fou ! Quand il n’est plus une goutte jaillit la source de l’eau ! 
Toi!  Oh moi !
Je crois percer le secret de l’amour sans goûter à l’absence!

J ‘étais fatigué, et tu as a pris ma main.

Je me souviens d’un courant frais,
Je faisais tant partie du monde que je n’existais pas.

Je marche!
Je marche libre dans le vaisseau du corps en route vers la joie!

Oh Roi ! Je suis tant au-delà de ce que je suis que dans Ton royaume il n’est plus trace de mots.